L’intelligence artificielle et la création artistique
On parle souvent de l’intelligence artificielle et de son impact dans le monde des affaires et un peu moins souvent du monde de l’art et de la création artistique alors que ce dernier est d’une importance capitale.
Je vous propose donc aujourd’hui de faire le tour des principaux domaines de l’art qui ont commencé à utiliser des applications d’intelligence artificielle pour créer de nouvelles oeuvres.
Nous irons voir ce qu’il en est dans la musique, la peinture, l’écriture jusqu’à l’avènement des NFT et nous nous interrogerons sur l’avenir de l’art augmenté par l’IA.
Et pour finir un test vous attend à la fin de l’article.
Mais avant toute chose, c’est un évènement qui me conduit aujourd’hui sur cette thématique foisonnante, que je n’avais pas envisagé de tenter de couvrir jusqu’alors. Comme quoi…c’est tout l’art de ne jamais dire jamais.
L'intelligence artificielle serait-elle une arlésienne ?
Rappel Wikipédia : Une arlésienne est un type de personnage de fiction qui est décrit ou mentionné, mais qui n’apparaît pas en chair et en os. Ce terme est issu de la nouvelle d’Alphonse Daudet L’Arlésienne, ou plus précisément de la pièce de théâtre homonyme qui en fut tirée.
A l’occasion d’un court séjour estival dans la belle ville de Arles – capitale de la Camargue- je n’ai pas seulement découvert les rencontres de la photographie et de la fondation Van Gogh qui sont des incontournables. J’ai aussi eu l’occasion de visiter la fondation Luma récemment ouverte au public, qui abrite une intéressante collection d’art contemporain.
Jusque-là, vous vous demandez sans doute où intervient la question de l’intelligence artificielle. J’y viens !
Parmi les expositions du parc des ateliers de la fondation Luma et au hasard du parcours, je suis tombée sur l’exposition de « Life after Bob : The Chalice Study » de l’artiste américain Ian Cheng.
Un film d'animation animé par l'IA
« Life after Bob » en quelques mots est un film d’animation interactif SUR le thème de l’intelligence artificielle ET qui utilise l’intelligence artificielle en temps réel. La boucle est bouclée.
Le film « introduit le personnage de Chalice Wong, une petite fille de 10 ans dont le père, Dr Wong, installe dans le système nerveux une intelligence artificielle expérimentale nommée BOB (« Bag of Beliefs », sac de croyances en français) pour la guider à travers le défi de grandir dans un monde toujours changeant. Comme Dr Wong commence à préférer BOB à Chalice, et puisque BOB menace de mener la vie de Chalice mieux qu’elle-même, Chalice, jalouse, se demande ce qu’il lui reste à faire, en tant qu’humaine classique ? »
IA fond la forme !
Le fond > que pourrait amener la transplantation dans le cerveau humain (chère à Elon Musk) d’une puce électronique pour augmenter nos capacités cognitives ? Que nous resterait-il à faire, en effet, en tant « qu’humain classique » ?
La forme > est interactive et Ian Cheng met en place une nouvelle « forme de narration programmable » puisqu’il permet à chacun de se connecter sur un wiki dédié au film et d’influencer le déroulé de l’histoire.
A travers l'IA, le contenu peut changer au gré des influences de chaque spectateur et cela sans que les autres ne voient qui a changé quoi. Ce dernier point est assez déroutant et illustre aussi de manière symbolique ce qu’un petit changement individuel peut avoir comme impact sur l’expérience collective.
Comment ça marche ?
« Ian Cheng combine les outils cinématographiques en temps réel du programme Unity (*) avec un « monde wiki » géré par l’intelligence artificielle, ce qui donne au spectateur les droits de lecture et écriture pour jouer, modifier et étendre les détails du monde fictif en éditant le wiki. »
(*) Selon Wikipédia – Unity est un moteur de jeu multiplateforme (smartphone, ordinateur, consoles de jeux vidéo et web développé par Unity Technologies. Il est l’un des plus répandus dans l’industrie du jeu vidéo, aussi bien pour les grands studios que pour les indépendants du fait de sa rapidité à réaliser les prototypages et sa facilité à sortir les jeux sur tous les supports.
Que l’artiste Ian Cheng ait pensé à utiliser l’intelligence artificielle est aussi un rappel que la création artistique s’inspire depuis toujours des avancées technologiques pour nous secouer les puces (maintenant électroniques) et nous faire réfléchir.
Une approche nouvelle ?
Non, elle ne l’est pas vraiment.
On a déjà vu des créations artistiques interactives notamment dans les jeux vidéo et comme par exemple l’application Charisma qui reprend ce type de fonctionnement. Cette dernière permet de créer (sans code) des histoires interactives avec des personnages virtuels qui répondent aux actions de l’utilisateur. L’intelligence artificielle s’adapte et impacte la narration créant ainsi un imaginaire quasiment sans fin.
Quoi qu’il en soit la nouveauté est que l’on assiste ici à une modification de la relation triangulaire classique entre l’artiste, son œuvre et le spectateur. On doit maintenant composer avec un nouvel acteur de taille : l’intelligence artificielle.
Rappelons-nous aussi et à titre d’exemple qu’en un temps pas si reculé que cela, la photographie a créé le même effet quand des artistes se sont approprié les premiers appareils photo pour capturer les visages de leurs contemporains en délaissant l’art traditionnel du portrait peint.
Mais rappelons nous aussi que l’appareil photo n’était qu’une extension de l’oeil humain comme une sorte de « prothèse » seulement capable d’augmenter l’acuité visuelle et de capturer l’image.
A la différence de l’intelligence artificielle qui elle, est une sorte de boite à outils, multi-couche et multi-directionnelle capable d’apprendre par elle même et de créer selon ses « propres standards ».
Intelligence artificielle : nouveau terrain de jeu de l’artiste
Aujourd’hui une quantité gigantesque d’œuvres artistiques ont été numérisées et l’intelligence artificielle qui se nourrit de toutes ces données offre un terrain de jeu incroyable pour qui s’interesse aux capacités des machines à créer de nouvelles choses.
Peut-on parler de capacités novatrices ou de créations artistiques dans ce cas ?
Rien n’est moins sûr puisque la machine ne peut avoir à proprement parlé d’empathie ou d’habilité à innover au sens humain du terme.
Cependant, force est de constater que la porosité entre la science et l’art, entre la machine et l’artiste continue d’exister et c’est bien aussi grâce à l’initiative de l’artiste que cette collaboration prend naissance.
Par essence, l’artiste est de nature curieuse, intuitive et tournée vers le monde. Léonard de Vinci n’a-t-il pas dit : « Faites que votre tableau soit tourné vers le monde » 😜
Léonard de Vinci Tweet
Pour l'instant c'est l'humain qui fixe le cap
L’artiste porte un regard lucide et empathique sur le monde dans lequel il évolue jusqu’à bien souvent en bousculer les codes et prendre de l’avance sur son temps, parfois bien trop d’avance.
C’est l’intelligence humaine que nous reconnaissons là et c’est cette intelligence humaine qui permet de cheminer dans le monde de l’imaginaire, de créer des œuvres par le biais de nouveaux outils et de nouvelles techniques.
Avec la puissance de l’IA aujourd’hui, la technologie restera-t-elle une aide à la création pour l’artiste ou en viendra-t-elle à lui faire de l’ombre ?
Personnellement je ne le crois pas.
L’intelligence artificielle est incapable d’arriver à la cheville de la sensibilité de l’artiste et ce dernier doit continuer à fixer le cap.
Des projets d'IA dans tous les domaines
Une chose est sûre, c’est que l’intelligence artificielle s’immisce aujourd’hui dans de nombreux domaines artistiques contemporains : la musique, l’art pictural, l’écriture de fiction ou de scénarios etc…
Voyons maintenant quelques exemples. Depuis quelques années, les projets et œuvres artistiques commencent à devenir nombreux.
Je n’en ai retenu que quelques-uns tant les créations d’œuvres qui utilisent l’IA (et ses algorithmes) sont en constante progression.
Do Ré Mi Fa Sol La Si … IA !
- Juin 2016 – Premier morceau de musique crée par une IA de Google
Sous le nom de projet Magenta conçu pour créer une communauté d’artistes, Google crée ce premier morceau de musique via un réseau neuronal entrainé et sur la base de seulement quatre notes de musique, les percussions sont ajoutées manuellement et ne sont pas issues de l’intelligence artificielle.
- Novembre 2018 – L’IA Muzeek ou les super pouvoirs de l’artiste
Muzeek fondée par le musicien et compositeur André Manoukian et Philippe Guillaud expert en IA est une intelligence artificielle capable de générer des musiques originales à partir d’arrangements enregistrés au préalable par de vrais musiciens. André Manoukian explique ainsi avoir conçu Muzeek comme « assistant personnel pour le musicien » et lui redonner le contrôle sur ses droits d’auteurs.
- Mai 2020 – Le premier AI Song Contest
Le premier concours de musiques largement composées par des intelligences artificielles est fondé. A l’image de l’Eurovision, chaque pays présente son morceau de musique et un jury vote pour le meilleur. En mai 2020 c’est l’Australie et le groupe Uncanney Valley qui remporte la victoire. Le groupe a entrainé leur machine avec des enregistrements audios de koalas, de kookaburras (oiseau – martin chasseur australien) et de diables de Tasmanie pour la touche australienne certes mais pas que. À la suite des incendies ayant frappé le pays, dont on se souvient encore et qui a couté la vie à de nombreux animaux, le message était de dire que malgré les épreuves, la nature possède toujours la capacité de renaitre.
- Février 2021 – Une IA chef d’orchestre = bluffante d’étrangeté
Créé au japon, Alter est un androïde qui tient le double rôle de chef d’orchestre et de chanteur dans l’opéra « Scary Beauty ». Une performance visuelle et sonore déroutante qui réduit encore plus la distance entre la machine et l’homme. Les 40 musiciens sont aussi menés par les mouvements de l’androïde pour jouer et doivent nécessairement s’adapter à sa communication quelque peu… robotique mais aussi inspirée du souffle humain.
- Avril 2021 – Revival d’artistes disparus par un collectif canadien
Un collectif canadien qui a utilisé le programme Magenta de Google, fait revivre des artistes disparus du club des 27 (artistes morts à 27 ans) via une intelligence artificielle qui utilise des sosies vocaux. Il s’agit des « compilations perdues du club des 27 » ou en anglais de « the lost tapes of the 27 club ».
Écoutez plutôt >>>> Les voix des sosies vocaux de Amy Winehouse et Kurt Cobain sont assez saisissantes de similitude, les paroles sont inspirées de titres réels de ces artistes légendaires.
L’IArtiste peintre
- Avril 2016 – Mon IA pour un Rembrandt
Un « nouveau tableau de Rembrandt » a été présenté à Amsterdam : un programme informatique a réalisé à la manière du maître un portrait numérique. Peint par une imprimante 3D afin de montrer les différentes couches de peintures, l’œuvre atteint un tel réalisme qu’il est impossible pour un profane de la discerner de l’original du maître.
Ce tableau est l’œuvre originale d’un peintre “artificiel” auquel on a demandé « Dessine-moi à la manière de Rembrandt un portrait d’un homme blanc de 30 ou 40 ans, regardant vers la droite »
La première étape de création a consisté à mémoriser et copier plus de 300 tableaux de l’artiste afin de constituer une base de données conséquente, précise et distinctive de son travail. L’algorithme a appris le style du trait, le clair-obscur et la composition des toiles qui caractérisent les portraits de Rembrandt.
Pour les anglophones qui aimeraient en savoir plus sur ce projet d’IA (de 18 mois) et les étapes réalisées, je recommande la vidéo ci-dessous.
- Octobre 2018 – Premier tableau réalisé par une IA et mis aux enchères chez Christie’s
Un collectif français d’artistes et de chercheurs en intelligence artificielle, le collectif Obvious conçoit un algorithme basé sur le machine learning qui est capable de peindre lui-même une série de onze portraits d’une famille fictive, les Bellamy. Cet algorithme a été nourri de plus de 15000 portraits réalisés entre le 14ème et le 20ème siècle.
Le portrait de l’arrière-petit-fils du Comte et de la Comtesse Bellamy, Edmond Bellamy estimé entre 7000 et 10000 dollars se vend finalement chez Christie’s à plus de 432000 dollars. Depuis, le collectif a mis en vente les autres portraits sur son site à 10000 dollars pièce.
Créé par un algorithme, le « Portrait de Edmond Belamy », réalisé par le collectif français Obvious, a été vendu $432,500 chez Christie’s. Cette toile créée par un logiciel d'intelligence artificielle est-elle une oeuvre d'art? Le débat autour de cette question risque d’être vif. pic.twitter.com/8qO98hQFBq
— Arteez Magazine (@ArteezMagazine) October 25, 2018
- Toujours en 2018 – Noartist annonce la couleur
« Fondé en 2018, NoArtist est un collectif de trois amis de l’École Polytechnique spécialisés en science des données, réunis par une même passion pour l’art. L’idée étonne : créer des œuvres d’art à l’aide d’algorithmes, et les diffuser en imprimant ces œuvres numériques sur différents supports, en séries limitées. »
Pour le coup, la machine produisant elle-même, le nom choisi par le collectif semble être clair sur le sujet et pourtant le propos affiché sur leur site laisse à réfléchir.
« Qui est l’artiste ici ? Peut-on parler d’art ? L’artiste fait-il l’art ou l’art fait-il l’artiste ? L’IA est-elle vraiment créative ? A travers NoArtist, nous proposons des pistes de réponses à ces questions. Notre démarche reste expérimentale et a pour but d’initier un débat, sans prétendre à l’universalité de notre point de vue. »
- Janvier 2021 – De la peinture à la photographie
Un artiste et développeur américain Nathan Shipley crée des photos à partir de protagonistes célèbres représentés en peintures. « Grace à une intelligence artificielle, il produit des portraits robots à la fois réalistes et perturbants »
Autoportrait de Rembrandt transformé par IA (par Nathan Shipley) : https://t.co/NZyFk3SGyi pic.twitter.com/XxBGsOIhZm
— Olivier Varlan (@VarlanOlivier) January 26, 2021
Du scénario au scénIArio…
- Juin 2016 – Une IA écrit un court métrage
Le script du film de science-fiction « Sunspring » a été entièrement écrit par un programme informatique, après avoir analysé des dizaines de scénarios de films célèbres comme 2001, l’Odyssée de l’espace, Le Cinquième élément, X-Files, Abyss ou encore Star Trek.
C’est une expérimentation étonnante qu’ont menée le réalisateur Oscar Sharp et le chercheur en intelligence artificielle (IA) Ross Goodwin. Ensemble, ils ont mis au point un programme, appelé Benjamin, chargé d’écrire des scénarios de films. Sur le site spécialisé Ars Technica le premier film né de cette IA. Sunspring est dévoilé et est un court-métrage de science-fiction de 9 minutes.
Résultat : un film hors du commun, dont le scénario manque clairement de cohérence, tout comme les dialogues. « Dans un futur où règne le chômage de masse, les jeunes gens sont forcés de vendre du sang », déclare le personnage principal. « Tu devrais voir le garçon et te taire, lui répond son interlocutrice. Je suis celle qui était censée avoir 100 ans. »
- 2018 – Game of Thrones
Botnik Studios a eu l’idée de se livrer à une expérience inédite et de confier ainsi l’écriture du premier épisode de la huitième saison de la célèbre série Game of Thrones à une intelligence artificielle développée par les soins de ses équipes.
Pour déboucher sur ce résultat, l’équipe de Botnik s’est servie d’un algorithme dont le rôle est de générer un texte en se basant sur les précédents scripts de Game of Thrones.
Au final, le résultat n’est pas vraiment à la hauteur et produit des textes assez fantaisistes et difficiles à comprendre.
La litterIAture et GPT-3
- Décembre 2017 – Twinkle Twinkle
En décembre 2017, l’écrivain Stephen Marche a écrit une nouvelle de science-fiction en anglais « Twinkle Twinkle », publiée par Wired, avec l’aide d’un programme capable d’identifier des éléments stylistiques et structuraux dans les textes. Dans ce cas, l’IA n’est pas l’auteur, mais une sorte d’éditeur qui propose des guides (ou templates) pour réussir la meilleure histoire possible.
« Si la nouvelle est lisible – à défaut d’être passionnante – le risque pointé par l’auteur est celui d’une répétition des problèmes. Il réalise par exemple que les femmes sont sous-représentées dans la cinquantaine de romans qu’il a donné à lire à l’IA et que donc, cette dernière lui demande maintenant de les sous-représenter : « L’algorithme m’a dit quel pourcentage de texte devait être du dialogue et quelle quantité de dialogues devait être prononcée par des personnages féminins. Il se trouve que, basé sur les histoires que j’ai choisies, seuls 16,1 % des dialogues sont écrits d’un point de vue féminin. J’ai donc dû faire d’Anne un personnage timide et scolaire et de tous les hommes autour d’elle des trous du cul pédants. » »
- Novembre 2019 – Les diners ça vous déprime ?
Un premier livre écrit par une IA et au titre évocateur s’intitule : Dinner Depression et à priori le résultat en a déprimé certains et en fait sourire d’autres.
Pour ce qui est de la littérature et l’écriture de fictions, nous sommes encore loin d’avoir atteint le domaine du compréhensible et loin d’obtenir des résultats probants en dehors de ce que l’œuvre peut avoir d’excentricité ou de poésie.
On pourrait aussi y voir le principe de l’écriture automatique chère au mouvement du surréalisme d’André Breton mais cette fois-ci réalisée par une machine qui ne risque pas de laisser libre cours à son inconscient freudien, à moins qu’on ne finisse par faire l’analogie avec la fameuse boite noire des réseaux de neurones 😜
Voilà l’introduction traduite d’anglais en français :
« Que ma femme était en face, et aux moments où je l’ai fait, le cylindre gelé est tombé, mais profondément, de la même intensité, j’ai vu que cela avait généré un léger moteur dans la Grosse Brûlure ».
Personnellement je trouve cela assez drôle mais cela n’engage que moi.
GPT3, l’IA et l’avenir du roman
On ne peut pas parler d’écriture de fictions et de romans sans évoquer GPT-3.
Même si GPT-3 le modèle de langage développé par Open AI (entreprise de recherche en IA co-fondée par Elon Musk) commence à faire des merveilles et en l’occurrence dans l’écriture d’articles et de contenus pour le web, il est à ce jour difficile de dire si l’écriture d’un roman sera de meilleure qualité par rapport à l’écriture réalisée par un humain et si l’œuvre trouvera son public.
En revanche, il apparait comme fort possible que les IA seront aussi des lecteurs apprenants et seront potentiellement consultés pour dire si un roman est susceptible de plaire à une audience. De ce point de vue, l’IA peut être vue à ce jour comme juge de paix sur le devenir d’une œuvre littéraire et donc si elle mérite d’être publiée.
L’IA dans le secteur de la littérature n’a pas fini de nous surprendre.
La révolution des NFT et la création de nouveaux univers artistiques
Même si cet article est plutôt orienté sur la programmation automatique d’œuvres artistiques par le biais d’intelligences artificielles, il semble important d’ouvrir une perspective sur une innovation qui fait parler d’elle depuis quelques mois et qui concernent les NFTs.
Qu’est-ce qu’un NFT ?
Le « Non Fungible Token » (NFT) en anglais se traduisent en français par « Jetons Non Fongibles ». Le NFT est à la base un élément cryptographique et virtuel sous tendu par la sécurisation de la blockchain avec des codes d’authentification et des données qui certifient de l’unicité de l’élément.
Il est possible de devenir le propriétaire exclusif d’une œuvre numérique comme par exemple, une peinture, un dessin 3D, un avatar, une photo ou encore un tweet. Et certaines œuvres se vendent à prix d’or jusqu’à atteindre des millions d’euros.
On rentre ici dans un autre sujet mais il est utile de le mentionner puisque l’art est touché par ce phénomène et l’intelligence artificielle arrive aussi dans le domaine du NFT.
Une plateforme NFT pour l’art généré par l’intelligence artificielle
Il y a un mois, une plateforme NFT a été créée pour les œuvres artistiques générées par l’IA. « Le Blockchain Artificial Intelligence Lab – Fetch.ai vient de lancer un nouveau marché pour l’art généré par l’intelligence artificielle, donnant aux utilisateurs la possibilité de créer des objets de collection numériques dans un cadre collaboratif à l’aide de la technologie d’apprentissage automatique »
La nouvelle plate-forme, baptisée Colearn Paint, permet à des groupes de créateurs de générer automatiquement et de posséder collectivement des NFT conçus par un algorithme d’apprentissage automatique. La plate forme est orientée vers les « compositions abstraites », selon Humayun Sheikh, PDG de Fetch.ai, qui a cité « l’apprentissage collectif » comme une tendance majeure pour l’avenir.
Affaire à suivre…
Quel avenir pour l'IA dans l'art ?
Collaboration Homme Machine
Le débat sur l’art humain et la machine ne sera pas résolu aujourd’hui. Si les progrès en termes d’intelligence artificielle de ces dernières années sont impressionnants, les programmes actuels sont encore relativement loin de rivaliser avec l’intelligence humaine, empathique et douée d’un vaste imaginaire
Les neurones artificiels de la machine se basent sur un existant et ont besoin d’énormément d’exemples, des millions, pour arriver à reconnaître un schéma en vue de seulement le reproduire (on parle aussi de production programmée) alors que l’humain peut créer de toute pièce en se basant sur son expérience, sa mémoire personnelle et sa sensibilité.
L’art humain et la machine restent pour l’heure dans le domaine de la collaboration et l’IA peut être une aide à la création artistique dès lors que l’artiste reste aux manettes.
Transformation du secteur de l'art
En revanche, une chose est sure, l’IA est déjà en train de modifier la chaine de valeur de plusieurs secteurs et le secteur de la création artistique n’y échappera pas.
En dehors de sa capacité à reproduire ou créer des oeuvres d’art, l’IA va aussi pouvoir contribuer à :
- prédire le futur commercial de nouvelles créations et produits artistiques en se basant sur les données et les facteurs objectifs de succès antérieurs. Ceci rassurera sans doute certaines maisons d’éditions ou producteurs de musique et de films mais risque peut-être aussi de tomber dans un excès de certitudes d’ordre mercantile en opposition avec la gratuité et l’imprévisibilité qui caractérise elle la création artistique.
- permettre d’accroitre la visibilité des artistes et la reconnaissance des droits d’auteurs
- générer de nouveaux marchés dans l’économie de l’art et donc créer de nouveaux emplois (artistes, start-ups, musées etc…)
Et le public dans tout ça ?
Un dernier point, vu plus haut avec notre « Rembrandt » concerne aussi la capacité d’un humain à différencier une création issue d’une intelligence artificielle, d’une œuvre générée par un véritable humain. Ceci serait bien entendu dans le cas où il ne serait pas obligatoire de certifier l’origine de l’œuvre.
Verrons-nous un jour apparaitre des labels de type « MADE by A Human » ou « MADE by IA » ? 😉
Le Jeu du «Made by IA ou IH ? » 🤭
Pour finir cet article qui mériterait encore de nombreux chapitres, je vous propose donc de faire le test du
« Made By… A Human ou Made By..an IA »
QUESTION : Ce texte a-t-il selon vous été écrit par un humain ou par une IA ?
« La fenêtre creusée dans notre chair s’ouvre sur notre cœur. On y voit un immense lac où viennent se poser à midi des libellules mordorées et odorantes comme des pivoines. Quel est ce grand arbre où les animaux vont se regarder ? Il y a des siècles que nous lui versons à boire. Son goûter est plus sec que la paille et la cendre y a des dépôts immenses. On rit aussi, mais il ne faut pas regarder longtemps sans longue vue.
On rit aussi, mais il ne faut pas regarder longtemps sans longue vue. Tout le monde peut y passer dans ce couloir sanglant où sont accrochés nos péchés, tableaux délicieux, où le gris domine cependant. Il n’y a plus qu’à ouvrir nos mains et notre poitrine pour être nus comme cette journée ensoleillée. »
Réponse
Ce texte a bien été écrit par un humain. Il fait partie des « Champs magnétiques » qui est un recueil de textes en prose écrits en 1919 par André Breton et Philippe Soupault et publié en 1920. Ce livre est le fruit des premières applications systématiques de l’écriture automatique considérée par André Breton comme le premier ouvrage surréaliste.
Plus de 10 ans d’expérience en gestion de projets IT & Digitaux à l’échelle internationale – Cabinet Conseil (Big 4), Grands Groupes, PME et Start Ups. Reconvertie dans le Marketing Digital et le SEO depuis 2017. J’aime les sciences et techniques, les innovations et les nouvelles technologies qui impactent déjà le monde d’aujourd’hui.
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