Si les cinq sens de l’IA m’étaient contés
Parce qu’un manager, c’est un véritable chef d’orchestre et le « couteau suisse » d’une organisation. Parmi ses nombreuses tâches, il doit gérer : Le pilotage de l’activité (planification des tâches opérationnelles, ressources techniques), la gestion du budget, la mise en œuvre de la stratégie de l’entreprise, la motivation et les résultats de son équipe, la montée en compétences de ses équipes, le contrôle et le suivi, la communication, les plannings et les absences, le recrutement, les réunions, le reporting.
Et beaucoup d’autres choses encore…
En dépit du fait que j’étais accompagné à l’époque par mes deux adjoints, j’en suis arrivé au constat suivant : mon temps de travail était cannibalisé par des tâches chronophages et sans réelle valeur ajoutée. D’après mon expérience, je dirais que cela représentait jusqu’à 80 % de mon temps !
Et je trouvais cet état de fait frustrant, car j’estimais que ma vraie valeur ajoutée résidait dans la gestion de projet, dans l’accompagnement réel de mes équipes vers un cap, une direction. Bref, l’essence même de mon travail de dirigeant ! En gardant ce constat en mémoire, et alors que je me suis lancé dans ce cursus à l’Institut Léonard de Vinci, je me suis posé la question suivante : L’IA peut-elle être un atout pour le manager (hybride) ? J’espère que vous aurez autant de plaisir à me lire dans mes articles que j’en ai eu à rédiger cette thèse. Loin d’un formalisme académique, j’ai souhaité apporté des solutions concrètes à cette problématique. A commencer par les cinq sens de l’IA…
Tout d’abord, qu’est-ce que l’Intelligence artificielle ?
L’IA, c’est la fin du code !
Jean-Philippe Desbiolles (Vice-President & Managing Director – Financial Services | AI & Data Leader at IBM Industry Academy), Tweet
La définition la plus courte mais aussi la plus claire. Tout est dit… ou presque : en fait, nous passons d’un mode de programmation à un monde d’apprentissage.
Dans ce monde-là, les systèmes développent cette nouvelle donne que sont l’apprentissage, l’évolution et l’amélioration au fil du temps.
Différentes fonctions allant dans ce sens : les cinq sens
1. Les capacités de captation des flux d’information : l’ouïe, la vue…
2. La mémoire, l’apprentissage et la représentation de la connaissance
3. Le calcul sur les représentations. La pensée.
4. Les capacités de communication expressives
5. Les capacités exécutives.
Les cinq sens de l’IA et les applications pour les managers et pour nous tous
Afin de développer cette partie, permettons-nous une petite fantaisie : extrapolons, à partir des cinq sens des humains (et donc du manager), ce que pourraient être les cinq sens des technologies IA. En l’occurrence, la reconnaissance visuelle, l’écoute, l’interprétation des émotions, la digestion de l’information, la synthétisation !
La reconnaissance visuelle
De quoi parle-t-on ? De la capacité à identifier de manière précise quelque chose ou quelqu’un avec une caméra. C’est grâce à la vision que l’IA trouve sa place avec le machine learning (moteur d’apprentissage) afin d’analyser ce qui est vu en temps réel et de mettre en place des actions correctives.
Si l’on parle de reconnaissance visuelle, nous pouvons parler également de la réalité augmentée.
Par exemple, la société Flexthings guide vos équipes à distance. Que ce soit pour l’assistance d’urgence (perte d’exploitation), le diagnostic, la réparation et maintenance d’équipements ou la formation à distance, cette technologie répond aux besoins des industriels. Grâce aux lunettes connectées, l’opérateur terrain garde les mains libres pendant qu’un expert distant le guide en temps réel, à tout moment. Cette technologie est multidevice (compatible smartphones, lunettes connectées, tablettes et ordinateurs portables…) et personnalisable à tous les équipements (casques, casquettes renforcées…)
Un cas d’usage : une rotative destinée à l’impression d’un journal
« Lorsqu’une presse est en panne, chaque minute compte. Passé quelques heures, le responsable bascule la production sur une nouvelle rotative pour respecter les horaires et éviter les pertes. Avec des lunettes connectées, et afin que les équipes de maintenance, qui ne sont pas forcément formés puissent intervenir sur la machine, on peut faire faire appel à des compétences qui sont très éloignées pour faire réparer la machine et éviter les retards et surcoûts entraînés par une immobilisation prolongée ». Pour le manager, cela peut lui permettre de visualiser, contrôler et faire le suivi des opérations, même à distance !
L’écoute destinée à la gestion de projet
Dans nos futures missions de chef de projet IA, nous serons amenés à mener plusieurs projets simultanément.
Avec l’assistant Vocal MATT , les chefs de projet vont gagner en efficacité.
En prononçant ‘’Parler avec SuiteProG‘’, l’assistant virtuel MATT, il est possible d’interroger l’avancement des projets qui nous sont affectés, comme par exemple :
- Le nombre et le nom des projets en cours
- Le nombre et le nom des projets en retard
- Le nom des 3 prochains projets à échéance
- Le nombre et le nom des 3 prochains projets qui doivent démarrer, etc.
Les équipes de direction peuvent interroger l’outil par l’intermédiaire de l’assistant Google. Elles ont toutes un objectif commun : faciliter le reporting et donner de la visibilité sur les projets.
L’interprétation des émotions
L’IA est en capacité de saisir le ton d’une discussion (joyeux, agressif, formel, etc.) et de s’adapter en conséquence. Même si l’humain est encore loin devant, des études se sont concentrées sur l’une d’entre elles : les afflux sanguins au niveau du visage.
Des changements de couleur permettent d’interpréter les émotions, même en l’absence de tout mouvement des muscles du visage. C’est grâce à l’utilisation d’un algorithme de machine learning et l’intégration de centaines d’individus de tous genres et d’ethnicités que ce travail a été possible.
Un cas d’usage : le domaine des services clients et les chatbots intelligents (robots conversationnels)
Les machines ont désormais la capacité de répondre avec plus d’empathie. Le lancement de Google Duplex en est la concrétisation. Ces systèmes intelligents sont en mesure de traiter des actions simples et même de converser d'une manière qui semble profondément humaine. Malgré tout, les questions plus nuancées auront toujours besoin de l’intervention d’un humain car l’intelligence émotionnelle n’est pas une qualité que l’IA sait appréhender. Grâce à Séverine Marquay (AI (Artificial Intelligence experience), digital support & innovation (B2B) - Orange France), qui nous a présenté son expérience, les chatbots présentent des niveaux de sophistication impressionnants en personnalisant et optimisant l’expérience utilisateur. Dans la réalité, l’IA sera utilisée en tant que support dans l’environnement de travail, ce qui permettra d’assister les collaborateurs en les augmentant. Cependant si des tâches à faible valeur peuvent facilement être prises en charge par l'IA, il est évident qu’une intervention humaine restera nécessaire dans de nombreuses situations, par exemple la présentation de nouvelles offres ou de conseils. En effet, si les bots (robots) s’améliorent considérablement dans la compréhension et le traitement du langage (NLP), le contact humain restera un facteur de différenciation-clé pour les consommateurs.
La digestion de l’information
Là où l’IA est sans conteste plus omnisciente et plus forte que chacun d’entre nous, c’est la digestion des informations structurées ou non-structurées.
Et, bien évidemment, la restitution des ces informations grâce à des outils de curation comme Scoop it, une veille média avec Flint ou des réseaux sociaux avec Meltwater.
Tous ces outils permettent de gagner un temps précieux dans la recherche d’informations. Comme pour tout contenu, il faudra veiller à la pertinence et à la fiabilité des informations. Aujourd’hui, la qualité de la donnée est plus importante que sa quantité.
La synthétisation
L’IA est en capacité de comprendre une demande, d’analyser ce qui existe et de proposer des réponses pertinentes d’un point de vue probabiliste. Les systèmes actuels associent 3 mondes :
1- Une IA probabiliste ou statistique
Cela signifie que ce type d’IA établit une moyenne et apprend à partir de cette moyenne de façon autonome pour faire évoluer le système.
2- Une analytique basée sur des comportements passés de l’utilisateur
3- Des moteurs de règles basés sur une dimension déterministe : cette technologie repose sur des moteurs qui sont programmés en fonction des meilleures pratiques de l’entreprise.
Un cas d’usage : Basons-nous sur ce qui existe en matière de pilotage automatique d’avion ou encore de robotique dans l’industrie automobile
Ils automatisent 70% du processus et sont programmés par un expert dans le domaine. Ils sont également capables de prévenir les utilisateurs lorsqu’ils rencontrent un scénario pour lequel ils n’ont pas été programmés. Le principe de ces systèmes est d’automatiser les tâches répétitives et fastidieuses pour les humains et, ainsi, de pouvoir dégager du temps aux collaborateurs pour d’autres tâches à plus forte valeur ajoutée.
(*)Source : L’IA sera ce que tu en feras « Jean-philippe Desbiolles », Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise « Stéphane Roder »
Consultant/Chef de projet IA
Pendant 25 ans, j’ai eu une vie professionnelle passionnante dans les médias, où j’ai occupé la fonction de directeur technique adjoint.
J’ai pu mener à bien des projets importants (Industriels, marketing digital, RH, management).
Aujourd’hui, je complète mes compétences en Intelligence artificielle en suivant le MBA Intelligence Artificielle (Institut Léonard de Vinci).
Je rédige ma thèse sur le thème : « L’IA peut-elle être un atout pour le manager ? ». Avec un objectif, vous montrer les intérêts de cette technologie pour les vrais humains que nous sommes, sans jargon et sans bullshit !
Un commentaire