Comment concilier management agile et projets d’IA ?
Le management agile est le mode de management qui se développe dans toutes les entreprises. Est-il adapté aux projets IA ? Est-il adapté aux équipes qui la composent ? Comment tirer parti de ce mode de management ? Zoom sur cette pratique managériale !
Portrait-robot de l’entreprise agile
Dans tous les projets IA ou autres, nous rencontrons souvent les mêmes difficultés en raison des facteurs énumérés ci-dessous :
- humain,
- complexité,
- implication du client
Les acteurs (MOA : la maîtrise d’ouvrage, MOE : la maîtrise d’oeuvre, et AMOA : Assistant à la maîtrise d’ouvrage) ne parviennent pas à parler un langage commun et c’est souvent la principale difficulté.
Les projets ne sont pas souvent compliqués, ils sont complexes en raison des organisations de travail et de la culture de l’entreprise.
Les clients finaux découvrent le résultat à la clôture.
Mais revenons à la question qui nous occupe : qu’est-ce que l’entreprise agile et donc le management agile ?
Puisqu’il faut se risquer à une définition, voici un exemple :
« Une entreprise agile est une entreprise capable de mobiliser son intelligence collective pour créer de la valeur et évoluer de façon itérative et en continu, avec une économie de moyens et d’énergie, et en créant les conditions d’épanouissement de ses membres. »
L’approche agile dans le détail
En pratiquant et en aidant les autres, nous comprenons comment mieux développer des logiciels. Nos expériences nous ont amenés à valoriser :
Les personnes et les interactions
que
les processus et les outils
Voir le logiciel fonctionner
que
avoir sa documentation complète
La collaboration avec le client
que
la négociation du contrat
S'adapter au changement
que
suivre
le plan
Les éléments de droite ont de la valeur, mais nous en donnons plus à ceux de gauche
Les éléments en fond gris droite ont de la valeur, mais nous en donnons plus à ceux en fond bleu et vert.
- Une approche réactive aux nouveaux besoins, incrémentale et itérative d’organisation du travail.
- Focalisée sur la fonctionnalité et la satisfaction client.
- Construite en fonction des capacités et des limites humaines.
- Centrée sur l’autonomie et la collaboration des équipes impliquées.
- Permettant la prise de décision définitive le plus tard possible.
- Autorisant une amélioration et un affinement du besoin « client » (et de sa compréhension).
- Se basant sur des itérations brèves qui accueillent les changements et permettent de changer de direction rapidement.
Le MVP, c’est de l’agilité !
Impossible de parler du management agile sans parler du MVP (minimum viable product).
Un MVP (en anglais Minimum Viable Product) est le « premier brouillon » d’un produit. Aussi, il doit atteindre le seuil d’une itération réussie qui est le résultat d’un produit utilisable (ce n’est pas une maquette).
Le MVP dans un développement agile consiste à minimiser les risques en se concentrant sur le besoin utilisateur. Il vise à recueillir les retours et itérer avec les commentaires reçus.
Voici un récapitulatif des avantages du produit minimum viable :
- Il offre la possibilité de tester une hypothèse de produit avec un minimum de ressources.
- Il permet de satisfaire rapidement les besoins des utilisateurs.
- Il permet d’éviter les plus grosses erreurs et la perte de temps.
- Il vérifie les tendances réelles du marché.
- Il réduit le temps entre le lancement de produit sur le marché et son utilisation réelle.
- Il favorise l’apprentissage en continu de l’équipe de développement à propos des utilisateurs ciblés.
Et le Scrum, c’est quoi ?
La méthode Scrum provient de l’univers du rugby, scrum = mêlée. Son principe est d’être toujours prêt à rédiriger le projet au fur et à mesure de son avancement.
Il existe 3 rôles dans Scrum. Chaque rôle porte une responsabilité bien précise :
- L’équipe technique réalise le « Comment » (par exemple : le développement) et est souveraine pour trouver les solutions les plus adéquates.
- Le Product Owner réalise le « Quoi » (description des fonctionnalités, vision du produit) et le partage avec l’ensemble de l’équipe.
- Le Scrum Master facilite les interactions au sein de l’équipe (Product Owner inclus), accompagne l’équipe dans sa progression dans l’agilité.
Gérer une organisation « agile »
avec des équipes hybrides
Depuis la crise du COVID, les pratiques agiles ont du s’adapter au télétravail.
Un véritable challenge à surmonter pour les équipes, mais l’agilité, c’est s’adapter en permanence. Tour d’horizon ci-dessous !
La qualité de la communication
Le principe du management agile, c’est une organisation horizontale où les responsables laissent l’équipe s’adapter en permanence aux changements du client. Ces méthodes reposent sur une pierre angulaire, la communication entre les membres de l’équipe et les collaborateurs, qui doit passer avant les processus et les outils. Comme nous avons pu le voir plus haut, c’est l’un des principes fondamentaux du manifeste agile de Scrum.
Cela s’applique donc de manière naturelle lorsque tous les collaborateurs sont réunis ensemble dans un open space qui est particulièrement propice (dans ce cas…) aux échanges.
Alors, comment fait-on lorsque l’on est contraint d’être en télétravail ?
Comme a pu le rappeler Séverine Marquay :
L’IA = un peu de tech et beaucoup d’humain
Rester centré sur l’humain
Tout est dit, Orange construit et déploie une vision de l’IA « HUMAN CENTRIC ou centrée sur l’humain » au service de la digitalisation sans effort des clients et de l’efficacité opérationnelle des collaborateurs.
Human Centric
Human Centric, parce que tout part de l’utilisateur (client interne ou externe), de son besoin pour lequel l’IA peut apporter une solution : c’est l’humain qui entraîne l’IA à partir du retour de l’utilisateur avec l’IA.
Le propre des méthodes agiles est de laisser la porte ouverte aux solutions pour pouvoir s’adapter à toutes les situations, y compris quand l’équipe se décentralise en période de télétravail majoritaire. Car c’est à l’agilité de s’adapter aux équipes, et non pas aux équipes de s’adapter à l’agilité.
La communication joue un rôle essentiel
Pas facile à mettre en œuvre lorsqu’on sait que cette méthode évolue grâce à la mise en place de rituels bien connus tels que tels que les Daily meetings (le mailing meeting est quotidien et a lieu tous les matins), les Scrum poker ou les rétrospectives de fin de Sprint (phase de développement de 2 à 4 semaines).
Les réunions à distance ne sont pas parfaites, car même si les applications de type zoom, Microsoft Teams (qui remplace désormais Skype), Google Meet et Cisco WebEx sont bien pratiques (en dehors des problèmes techniques ou de connexion), les collaborateurs sont plus passifs, attendent de prendre la parole ou se mettent en retrait pour faire autre chose !
La communication non verbale (visage, geste, ton) sont plus difficiles à interpréter (d’autant plus lorsqu’on éteint la caméra), ce qui fait perdre en qualité d’échange et d’interaction ! Une vraie problématique pour la réussite des projets agiles… Les enjeux du Scrum master vont donc être de parvenir à maintenir en distanciel un niveau de productivité et de qualité des livrables équivalent à celui en présentiel, tout en consolidant la cohésion et l’harmonie de l’équipe.
Une belle transition pour vous parler des outils existants ou à venir qui devraient nous permettre de travailler plus efficacement grâce à l’IA !
Consultant/Chef de projet IA
Pendant 25 ans, j’ai eu une vie professionnelle passionnante dans les médias, où j’ai occupé la fonction de directeur technique adjoint.
J’ai pu mener à bien des projets importants (Industriels, marketing digital, RH, management).
Aujourd’hui, je complète mes compétences en Intelligence artificielle en suivant le MBA Intelligence Artificielle (Institut Léonard de Vinci).
Je rédige ma thèse sur le thème : « L’IA peut-elle être un atout pour le manager ? ». Avec un objectif, vous montrer les intérêts de cette technologie pour les vrais humains que nous sommes, sans jargon et sans bullshit !
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